Au moment de cet enregistrement, au début des années quatre-vingt, Sir Georg Solti était encore tout auréolé du prestige d'une précédente interprétation du Bal masqué réalisée en 33 tours. Plus encore que dans la première mouture, le chef d'origine hongroise exacerbe ici la violence du drame, poussant tous les personnages vers leur destin, dans un souffle épique d'une rare intensité. Une distribution quasiment idéale fait face au chef : un Pavarotti de la grande époque, un Bruson idiomatique et une Christa Ludwig d'une ardeur insoupçonnée. --Pierre Guillaume